Archives mensuelles : juillet 2013

Esclavage

L’asservissement existe
sous deux formes dans les provinces céliannes. La plus répandue, en ce qui
concerne les Célians eux-mêmes, est l’indenture. C’est-à-dire un asservissement
de durée temporaire qui permet à un débiteur de rembourser ses dettes par son
travail. Un grand nombre de délits ou de crimes mineurs peuvent êtres
sanctionnés par l’indenture. Il existe donc des établissements pénitentiaires
administrés par les autorités judiciaires et qui fonctionnent pour l’essentiel
comme des camps de travaux forcés. Les délinquants et criminels qui y résident
constituent une main d’oeuvre largement employée dans les grands chantiers
d’intérêt public.
L’autre forme
d’esclavage, permanente quant à elle, frappe les criminels déchus de leur
citoyenneté ainsi que les étrangers à l’empire capturés à la guerre ou achetés.
Les plébéiens autant
que les nobles peuvent détenir un esclave, ou un contrat d’indenture. La loi
protège esclaves et indenturés auxquels il est interdit d’infliger des
mutilations ou la mort. Les indenturés continuent à jouir partiellement de
leurs droits de citoyens célians et peuvent également porter plainte si l’on
use de violence contre eux, à condition qu’ils parviennent à prouver qu’ils
n’ont pas provoqué cette violence en tentant de se soustraire à leurs
obligations ou en commettant un acte délictueux. Les esclaves quant à eux sont
sous l’entière responsabilité de leur maitre et il peut les vendre en guise de
compensation ou les faire fouetter si cela lui convient.
Avec le temps,
l’indenture a discrètement évolué de manière à devenir permanente dans de
nombreux cas. Le biais le plus simple pour y parvenir est d’imposer à
l’indenturé des frais divers qui gonflent artificiellement sa dette. Ainsi, si
la loi oblige celui qui détient le contrat d’un indenturé à le nourrir et le
loger dans des conditions minimales, il suffit généralement de rendre ces
conditions assez pénibles et de proposer à l’indenturé de bénéficier de
services de qualité un peu meilleure, mais « payants » pour embrayer le
mécanisme infernal… lorsque la guerre civile eut lieu, elle s’accompagna d’un
certain nombre de soulèvements populaires, car si les indenturés de noble
naissance peuvent souvent compter sur une protection de principe contre de tels
abus, tel n’est pas le cas des plébéiens. Certains patriciens sont même
parvenus à asservir de manière permanente toute une partie de leurs sujets
plébéiens par le biais d’abus en tous genres, instaurant et prolongeant
l’indenture. Plusieurs guildes eurent physiquement maille à partir avec la
soldatesque dans de telles occasions, et furent dissoutes après que leurs
meneurs aient été emprisonnés, asservis ou exécutés. 
 (Nerio Ferrovecchio, ancien contrebandier, indenturé affranchi pour devenir espion au service de la maison Maranteo)
La situation actuelle
est plus complexe car au sein de la
Ligue (et même parmi les maisons restées loyales au trône
impérial), divers seigneurs patriciens ont décidé de s’impliquer davantage dans
la protection et le bien être de leurs sujets. A la fois par peur et par
calcul, le plus souvent. Depuis l’armistice qui a marqué la reconnaissance de
fait de la Ligue,
il s’est aussi produit en plusieurs occasions des évènements regrettables,
durant lesquels des nobles furent capturés et vendus comme esclaves, lorsqu’ils
avaient eu le malheur de se rendre sur des terres « ennemies ».
L’Empire comme la Ligue se considèrent en effet comme deux nations distinctes,
mais suivent la même loi qui dit que seuls leurs citoyens sont protégés contre
l’esclavage…  
Cependant, malgré le
ressentiment lié à la guerre civile et à de tels actes, des accords ont été
passés afin que les Célians ne soient plus frappés par de telles mesures,
qu’ils soient sujets impériaux ou citoyens de la Ligue. Les Cinq Cités ont même
initié des réformes juridiques visant à adoucir les peines d’esclavage de leurs
propres citoyens, mais les impériaux les plus cyniques n’ont pas manqué
d’évoquer que dans le même temps, l’indenture pour fraude fiscale ou vol de
nourriture était par exemple de plus en plus fréquente dans les parages de
Laudano …et de dénoncer tout cela comme de la manœuvre opportuniste et
hypocrite.