Le savoir

Les célians ont toujours entretenu un rapport très
pragmatique avec la connaissance, partant du principe qu’elle est une forme de
pouvoir et qu’on ne jette pas le pouvoir par les fenêtres. Il n’y a donc jamais
eu de politique éducative à l’échelle de l’Empire, dont une part non
négligeable de la population demeure illettrée. Un certain nombre de médecins
de campagne, prêtres et autres érudits dispensent une forme basique d’éducation
à l’arithmétique, l’histoire et l’écriture dans les campagnes, mais cela n’a
rien de répandu. La plupart des gens qui ont appris à lire ont pu le faire
après être devenus sous-officiers dans les légions, ou en ayant rejoint une
guilde artisanale dont l’activité gagnait à encourager les échanges écrits.
Les familles aisées de la plèbe peuvent faire éduquer leurs
enfants par des précepteurs à l’instar des maisons nobles, mais certaines
préfèrent les confier à des institutions privées. Ces dernières sont souvent
des émanations de mouvements religieux, notamment l’Eglise Séraphique qui se
targue de pouvoir dispenser des formations très complètes dans tous les
domaines artistiques, culturels et scientifiques. 
(Oreste Dolce, fils bâtard du baron Maranteo, érudit)
Il existe aussi des écoles laïques, ou scuola, financées par
des individus ou des associations qui se méfient du prosélytisme religieux.
Elles sont rares, davantage que les Collèges qui sont des institutions
directement entretenues par les maisons patriciennes, le plus souvent afin de
fournir une éducation à certains de leurs sujets. La majeure partie des
administrateurs, fonctionnaires et juristes de l’Empire sont issus des Collèges
financés par les patriciens. Une infime minorité d’établissements de ce type
ont acquis suffisamment de prestige par la qualité de leur enseignement pour se
voir attribuer le titre d’Académies. Ce statut accordé par le Sénat ou la
maison de l’Empereur confère un prestige indéniable à l’établissement concerné,
même si cela ne s’accompagne quasiment jamais de subventionnements.  
Les savoirs artisanaux ou ésotériques font l’objet de
nombreuses restrictions, encouragées par les institutions qui s’en veulent les
gardiennes. Certains sont même l’objet de monopoles légaux, comme la magie
quarte ou l’invocation séraphique, ainsi que certaines techniques du travail du
métal. Il existe des bibliothèques publiques mais elles n’acceptent dans leurs
murs que les représentants de la noblesse, ou les gens du peuple qui peuvent
prouver qu’ils ont été formés par une institution officielle. Le contenu de ces
bibliothèques est souvent incroyablement riche, en comparaison du nombre de
gens pouvant y accéder. Cependant, les savoirs véritablement importants ont peu
de chances de s’y trouver, les informations jugées cruciales ou secrètes étant
plutôt codées et dissimulées dans des bibliothèques privées, dont l’existence
n’est que rarement connue.

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